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Séminaire « philosophie de terrain » : Ethique, épistémologie et philosophie de terrain : la santé et les sciences

24 mai - 10h00 à 18h00

Séminaire « philosophie de terrain »: Ethique, épistémologie et philosophie de terrain: la santé et les sciences

Organisation : Pierre Ancet et Jean-Philippe Pierron (LIR3S UMR 7366 CNRS-uB)

[Journée co-organisée avec la Chaire Valeurs du soin]

Programme

10 h – 13 h : interventions en binômes philosophe/scientifique
Discutantes : Julie Henry et Marta Spranzi

  • Marion Sabel (Docteure en épistémologie et histoire des sciences et des techniques
    Chercheuse associée aux Archives Henri Poincaré – Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies) et Laurent Monassier (PU de pharmacologie à Strasbourg)
    « Controverses autour du placebo : un dialogue singulier entre un philosophe et un médecin »
    Le placebo: un mensonge, une illusion? Marion Sabel et Laurent Monassier apporteront des éléments scientifiques, médicaux et éthiques pour éclairer sur l’usage du placebo en pratique médicale. Ils donneront des définitions, discuteront la notion d’efficacité en médecine et, au travers de l’utilisation du placebo, interrogeront la notion d’art médical.

  • Morgane Blain (doctorante en philosophie et patiente experte)
    « Faire du sport adapté avec la SEF (Stimulation Électrique Fonctionnelle), regards croisés sur une salle de sports accessible »
    Depuis 2018, une salle de sports adaptée a ouvert ses portes au sein des locaux de l’ENS de Lyon. Le lieu propose des dispositifs équipés de la stimulation électrique fonctionnelle, en étroite collaboration avec le laboratoire de biophysique. Cette technologie permet à des personnes en situation de handicap neuro-moteur de faire du vélo, du rameur, marcher, etc. Notre intervention a pour but de vous présenter cette initiative et de mener une discussion sur les enjeux et dynamiques qui structurent cet espace.

  • Sarah Carvallo (Professeure des Universités – Philosophie des sciences, Université Claude Bernard Lyon 1) et François Vernotte (Département Temps-Fréquence, co-directeur du réseau FIRST-TF, Université Franche Comté)
    « Le Labex FIRST TF et la phénoménotechnique du temps »

 

14h-15h30 : recherches doctorales et postdoctorales sur le terrain des sciences
Discutant : Jean-Philippe Pierron

 

  • Clémence Guillermain (Docteure en histoire et philosophie des sciences, titulaire d’un master de génétique)
    « Le projet MITOMICS au CHU d’Angers : reflet de l’émergence d’une « médecine mitochondriale » en France ? »
    Le projet MITOMICS, porté par Vincent Procaccio (CHU d’Angers) et Sylvie Bannwarth (CHU de Nice) a pour principal objectif de mettre en place une base de données multi-omics (transcriptomiques « Faire du sport adapté avec la SEF (Stimulation Électrique Fonctionnelle), regards croisés sur une salle de sports accessible » Tirard) octeure en histoire et philosophie des sciences, titulaire d’un master de génétique, post-doctorante à Nantes Université, sous la direction de Stéphane « Le projet MITOMICS au CHU d’Angers : reflet de l’émergence d’une « médecine mitochondriale » en France ? » / protéomiques / métabolomiques) et cliniques (WES / WGS) de patients avec maladies mitochondriales, à l’échelle nationale voire internationale. Celle-ci devrait permettre de mieux comprendre les mécanismes moléculaires responsables de l’hétérogénéité clinico-génétique de ces maladies, et d’en proposer, à terme, une meilleure prise en charge. En un sens et dans une certaine mesure, il participe ainsi à l’élaboration progressive d’une « médecine mitochondriale » en France. Cette notion de « médecine mitochondriale » sera au cœur de notre intervention. À la lumière des documents produits par l’équipe de Vincent Procaccio au cours des vingt dernières années et des échanges menés dans le cadre de ce projet, nous montrerons que l’émergence de cette « médecine » est étroitement liée au développement de nouvelles techniques (techniques de séquençage, mais pas uniquement) : celles-ci, parce qu’elles soulèvent de nouvelles questions de recherche, y apportent parfois des éléments de réponse et/ou modifient la façon dont nous appréhendons tel ou tel phénomène, génèrent de nouveaux « possibles ». Nous montrerons en outre que cette « médecine mitochondriale » s’inscrit dans le contexte du développement d’une médecine toujours plus « personnalisée », dont elle renouvelle les enjeux et prolonge les paradoxes, avec des spécificités liées à ce champ de recherche, que nous expliciterons. Plus généralement, l’objectif de notre intervention sera de mettre en lumière les conditions de possibilité (historiques, matérielles, épistémologiques) de l’émergence d’une « médecine mitochondriale » dans le contexte français, et d’en examiner les fondements.

  • Océane Gusching (Doctorante en philosophie des sciences, Laboratoire Logiques de l’agir – Université de Franche Comté)
    « La fabrique du temps : rencontre avec les nouveaux faiseurs de temps »
    En tant que catégorie scientifique, le temps ne se réduit pas à une construction sociale (Hacking, 1983), mais il n’en reste pas moins fabriqué par les scientifiques qui le connaissent et le mesurent en le constituant en tant que réalité pragmatique. Ainsi il désigne un objet – identifié notamment grâce aux instruments de mesure et aux théories sur le temps – (sémantique) ; il s’intègre à un ensemble de savoirs (mécanique, thermodynamique, relativité, physique quantique, astrophysique …) et de techniques (horlogerie, métrologie temps-fréquence) qui lui donnent sens (sémiotique) ; et il configure des pratiques, celles de la recherche scientifique et celles qui sont embarquées dans les objets technologiques liés au temps (génération, mesure et transfert du temps ; la base de temps des ordinateurs, des réseaux, des systèmes de positionnement par satellites – GNSS)et plus largement toutes les pratiques sociales qui dérivent de ces nouvelles possibilités technologiques (aspect pragmatique). Gaston Bachelard a thématisé la phénoménotechnique comme l’activité rationaliste de la science qui réalise ses objets. Le projet de recherche conjugue une analyse épistémologique et une méthode d’enquête de terrain pour comprendre comment la physique et l’astrophysique réalisent aujourd’hui la mesure du temps. Il s’appuie sur des observations et entretiens dans le laboratoire FEMTO-ST, à l’Observatoire de Besançon (aujourd’hui OSU THETA), et plusieurs autres institutions : BIPM (Bureau international des poids et mesures – Sèvres), SYRTE (Observatoire de Paris), PTB (Physikalisch-Technischen Bundesanstalt, Allemagne), METAS (Institut fédéral de métrologie, Suisse) pour comprendre comment la pratique scientifique fabrique le temps de la société et des pratiques sociales, non seulement à travers des services et des instruments techniques, mais aussi ses projets de recherches (par exemple sur les nouvelles horloges atomiques) et ses certifications.

  • Anne Le Goff (post-doctorante à l’université de UCLA (Etats-Unis), MDC à SupBiotech (Paris), Pôle biotechnologies en société)
    « Fabriquer des gamètes in vitro : l’éthique à partir du laboratoire »
    Les recherches sur la gamétogénèse in vitro (GIV) ont depuis peu rendu plausible le projet de produire des gamètes à partir de cellules souches. Pour identifier et analyser les questions éthiques que posent ces recherches, je propose de partir du terrain scientifique lui-même et de l’observation du travail mené par les biologistes. Je pars donc d’une question épistémologique – qu’est-ce qui est produit dans le laboratoire ? – pour identifier les questions éthiques que ces pratiques soulèvent pour les biologistes et pour la société. Cette approche se distingue de l’approche dominante de la GIV en bioéthique, qui se concentre sur l’anticipation de de la GIV à la procréation humaine, sans mettre en question ce qui est produit dans le laboratoire.

 

16h-18h – Table ronde : éthique de l’interdisciplinarité (philosophie, sciences et société) :
– Quelle(s) est/sont interaction(s) entre philosophie et une autre discipline que vous pratiquez ou avec laquelle vous avez interagi dans vos travaux de recherche ?
– Quelles sont les spécificités de l’approche philosophique pour aborder des terrains de recherche de façon interdisciplinaire?

 

  • Pierre Ancet (Professeur des universités en philosophie, Université de Bourgogne, Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin)
  • Léo Coutellec (Maître de Conférences en épistémologie et éthique des sciences contemporaines, Université Paris-Saclay, INSERM, CESP U1018)
  • Gaëlle Le Dref (postdoctorante au Bordeaux Population Health Research Center (BPH), INSERM)
  • Audrey Vézian (chargée de recherches en sociologie des organisations et de l’action collective – CNRS – Laboratoire Triangle)

Détails

Date :
24 mai
Heure :
10h00 à 18h00

Organisateur

LIR3S : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin » ( UMR 7366 CNRS-uB )

Lieu

Salle 319 du 3e étage du bâtiment droit

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